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À peine sortis du train, l’image gigantesque d’un autre train vient presque nous frapper au visage.
À l’extérieur de la Gare du Midi, à Bruxelles, nous contemplons une immense fresque en noir et blanc de Tintin s’accrochant aux parois d’une locomotive en marche, sa petite houppette distinctive au vent. Qui de mieux que le reporter à la jeunesse éternelle et à la drôle de coiffure du bédéiste Hergé pour nous accueillir?
Tintin n’est toutefois pas le seul héros de bande dessinée à avoir vu le jour dans la capitale de la Belgique. Depuis 1991, Bruxelles couvre ses murs d’images fabuleuses des artistes graphiques les plus célébrés au pays. Nous succombons à l’attrait fantaisiste du parcours BD de Bruxelles et plongeons dans l’univers parallèle qu’il ouvre.
Tintin mène « L’Affaire Tournesol »
Après un (lire : plusieurs) lambic sur la Grand-Place, nous arpentons la rue de l’Étuve pour voir le Manneken-Pis. Dans une ville qui s’enorgueillit d’une statue représentant un jeune garçon en train d’uriner, réalité et fiction se mêlent à volonté. Sur le mur d’en face, Tintin réapparaît, cette fois arborant ses couleurs de BD du dimanche. Il descend le long d’une sortie de secours en courant, accompagné de son fox-terrier blanc, Milou, et de son acolyte amateur de whisky, le capitaine Haddock. Leur mission? Libérer le professeur Tournesol, l’inventeur d’une arme à ultrasons, des abominables griffes d’agents secrets syldaves. Arriveront-ils à temps? Ou l’arme atterrira-t-elle dans des mains maléfiques?
Ric Hochet sauve le monde (encore)
Nous flânons, rue du Bon Secours, quand soudain, nous aboutissons sur une scène de crime. Le journaliste Ric Hochet saute d’une vieille gouttière à la rescousse de sa copine, Nadine, aux prises avec un inquiétant voyou armé d’un poignard qui tente d’entrer dans sa chambre du deuxième. Devant le bâtiment, au premier, son oncle inspecteur de police, pipe au bec, est si abasourdi qu’il en perd son chapeau, alors que son caniche applaudit la bravoure de Ric en dansant.
Aucun doute : le héros des aventures ingénieuses de Tibet et d’André-Paul Duchâteau réussira son exploit. Après tout, Ric sauve des vies depuis 1955. Il semble toutefois accorder très peu d’importance à son style, arborant les mêmes polo, veston de tweed noir et blanc et imperméable depuis toutes ces années.
Spirou déambule sur la place du Jeu de Balle
Nous ignorions que Spirou était un chasseur d’aubaines! Sinon, pourquoi l’employé d’hôtel devenu détective international serait-il autant sollicité par les commerçants du plus important marché aux puces de Bruxelles, dans le quartier des Marolles? Nous le reconnaissons à son uniforme rouge et à ses cheveux roux hérissés sortant de sa casquette de bagagiste (semblerait-il que les globe-trotteurs belges surfent sur la même tendance capillaire). Parmi les marchands de la fresque, sauriez-vous identifier les différents auteurs des aventures de Spirou depuis 1938?
Nous ne sommes pas très bons à ce jeu, mais tout n’est pas perdu. N’est-ce pas là son complice Fantasio, qui paresse dans un fauteuil? Et l’homme au flacon derrière, c’est bien leur ami inventeur, le comte de Champignac? Celui qui gambade au premier plan, celui-là, c’est sans aucun doute l’écureuil de compagnie de Spirou, Spip.
Astérix et ses amis à l’assaut des Romains
Les cours d’histoire n’ont jamais été aussi divertissants! Jules César a affirmé avoir conquis toute la Gaule, mais apparemment, personne ne l’a dit aux Belges (soi-disant les plus féroces des Gaulois!). Sur le panorama vertigineux qui orne deux bâtiments de la rue de la Buanderie, Astérix, son colosse ami Obélix, son chien Idéfix et leur bande de villageois colorés envahissent joyeusement un camp romain. Peu importe sa petite taille, le secret de la force d’Astérix est dans la potion magique du druide Panoramix. Obélix, lui, est tombé dedans quand il était petit… Il en raffole. Pas le temps pour les ides de mars, César! Tu dois affronter Astérix! Avec plus de 350 millions d’albums vendus et leur propre parc d’attractions, Astérix et Obélix ont conquis le monde à leur façon.
Lucky Luke, toujours en selle
John Wayne, dans ses belles années, n’aurait eu aucune chance contre Luke! C’est connu, le cowboy héros de la BD manie le revolver plus vite que son ombre. Nous reconnaissons tout de suite à leurs petits yeux plissés et à leurs moustaches assorties ses récurrents rivaux hors-la-loi, les crapuleux frères Dalton. Ces quatre imbéciles bandits ne sortiront assurément pas indemnes de ce braquage de banque. Averell Dalton s’en tirera peut-être à bon compte, le plus grand et le plus idiot de la bande ayant volé un jambon plutôt que de l’argent.
Encore une fois, Lucky Luke les a pris la main dans le sac. Bang! Bang!
